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Les aphorismes de Jean de Laveline
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Certains aphorismes furent publiés dans la Revue Française de Go entre 1994
et 1995 sous le titre Quelques mots sur le Go et signés Jean de
Laveline, un pseudonyme de Pierre Audouard. D'autres sont nouveaux,
réécrits par Pierre.
- Le Go est un jeu de chance où l'on se concilie les circonstances par des astuces.
- La grille flotte sur le bois où tout arrive. Si on ne voit que cela, le Go reste à découvrir.
- La partie se joue, les joueurs ne la contrôle pas.
- Il y a les choses possibles, les choses impossibles et ce qui arrive. Il arrive parfois des choses impossibles.
- La possibilité d'un évènement résulte logiquement des règles.
- De la manière dont on perçoit ce qui peut arriver, surgit ce qui se passe.
- La nature de la partie vient de ce qui est joué. De la sensibilité à ce qui est possible, elle puise sa valeur.
- Le possible et l'impossible sont visibles et invisibles.
- Le territoire n'existe qu'à la fin.
- Il y a des lignes qui plongent dans la pierre et l'éclatent.
- L'intersection est rarement neutre.
- La pierre dans le bol est vide.
- Il y a des joueurs qui claquent des coups ridicules.
- Que donne à penser le son des pierres ?
- Le manque de détermination dans nos coups fait qu'on parle de hasard et de chance.
- On est jamais assez conscient des combats qu'il faut mener.
- Oublier la victoire et la défaite.
- Reconnaître les erreurs qui donnent la victoire.
- Parfois un pion vide flotte sur le goban.
- Calme, les réponses adéquates sont toujours difficiles à trouver. Qui sait ce qui va se passer ?
- Lorsqu'on fait moins d'erreurs, on progresse.
- On joue peu de bons coups.
- Il y a un temps et un espace identique à toutes les parties de Go, l'alternance et les intersections.
- Ce temps, cet espace, ont des propriétés. Et longtemps, progresser, c'est se familiariser avec elles.
- Il faut s'interroger sans répit sur le temps et l'espace.
- Nous ne controlons ni le temps, ni l'espace. Nous nous accommodons de l'équilibre des forces qui scelle le destin des pierres.
- Le territoire est un lieu clos où le temps n'existe plus. Les transformations alentours l'altèrent imperceptiblement. Et parfois il éclate, comme un oeuf pourri !
- La vie à besoin d'échange, la stabilité de mouvement.
- On ne peut rien cacher sur le goban, l'essentiel est hors de vue.
- Tout semble possible au Go. Comme de faire apparaître un lapin avec un coup magique !
- Les possibilités diffèrent selon les niveaux.
- L'action porte toujours sur des choses invisibles.
- On vise au travers, par delà et l'on fait ce que l'on doit faire.
- Le go est un jeu d'action.
- Chaque coup amène une transformation.
- Perpétuer à l'identique c'est tuer la partie, ne rien partager avec l'adversaire.
- L'erreur est une source de métamorphoses.
- Il y a un temps pour faire les choses.
- Considérer les circonstances, toujours ! Rien n'est identique, mais des choses peuvent se rejouer.
- Rien ne requiert de faire ceci ou cela, la nécessité existe.
- Faire ou ne pas faire quelque chose ne se détermine pas en fonction de ce qui se fait en général.
- Chercher l'accord de la volonté à ce qui est nécessaire.
- Contester, déstabiliser, menacer, sont des illusions efficaces sur celui qui a peur de perdre ce qu'il croit posséder.
- L'équilibre survient en dépit des joueurs.
- Il est difficile de savoir exactement ce que l'on fait.
Les aphorismes de 46 à 55 sont constitués par les dix règles d'or du jeu de
Go. La traduction que je propose ici est basée sur les versions anglaises. J'ai
mis le tout à ma sauce, et hop ! Voilà pour vous. La rédaction de ces règles
est attribuée à Wang Ji Xin durant la période de la
dynastie
Tang (Période qui s'étend de 618 à 907).
- Avidité est sans succès.
- Entrer calme en zone adverse.
- Se protéger dans l'attaque.
- Lâcher des pierres pour l'initiative.
- Laisser petit pour grand.
- En danger, sacrifier.
- Agir solide, sans précipitation.
- Jouer global, harmonie avec l'adversaire.
- Face à la puissance, agir sans risque.
- Isolé, chercher la vie simple. (Isolé, chercher la paix).
La reprise des aphorismes...
- Dans l'ombre des pierres, sans intentions.
- Avec ce qui arrive, sans jugements.
- Sur le fil, comme l'eau sur la lame du sabre.
- Ce qui est possible ne se réduit pas à ce que nous pensons comme possible.
- Ce que nous pouvons penser dépend de notre expérience de la pensée et de l'action.
- La logique qui consiste à penser de manière binaire et en opposition, le possible et l'impossible, est l'une des formalisations utiles pour agir sur nos idées et par là pour atteindre notre expérience du monde.
- Penser les choses comme possibles et impossibles c'est traduire l'expérience dans un plan, dans un espace à deux dimensions.
- Il n'y a pas de causalité entre la pensée et l'action.
Mise à jour : 30/04/08